Filles
de Pattaya, votre démarche fière
Me conduit trop souvent
dedans les bars à bière;
Vous me voyez venir dès lors que je me pointe
Le bec enfariné, comme un pigeon "al dente".
Une pression du bras, des œillades assassines,
Deux tapes sur le ventre ... j'en oublie mes racines !
Dessus le tabouret, paré à la besogne,
J'ai les chevilles enflées
et le battant qui cogne.
Je crois mener le jeu,
j'y vais de ma harangue,
Elles se disent des yeux
: "Pauvre petit farang ! ".
Au milieu des néons où
flotte la magie,
Encore un autre verre
et alors... l'âme agit.
Reines sans falbalas qui
venez des provinces
Du Nord et du Nord-Est,
c'est pour vous que j'en pince !
La soie de vos cheveux
à l'étonnante moire
Vous tombe sur le dos
en longues flammes noires.
Vos sourires émaillés comme des lavabos
Distribuent des promesses à tire-larigot.
Je n'y crois pas vraiment
mais je fais de mon mieux
Tout en décortiquant l'amande de vos yeux.
Plus tard, enfin repu
de votre peau ambrée,
J'allonge cinq cents bahts,
jouant les grands seigneurs,
Et avec, à l'appui, deux
ou trois simagrées,
Alors qu'en fait c'est
moi… qui l'ai dans le baigneur.
Notes:
Un “short-time”
est une… passe, en jargon local, et
“farang” est un terme générique qui désigne les occidentaux.
Le “baht” est bien
sûr la monnaie siamoise.